Ce lundi matin, le Premier Ministre Édouard Philippe, des membres du Gouvernement, des élus locaux et des représentants du Comité d’Organisation (COJO) des Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris 2024 ont officiellement lancé les travaux préliminaires à l’aménagement prochain du Village des Athlètes en Seine-Saint-Denis.
Si ce premier chantier ne concerne qu’une partie mineure de ce qui deviendra le site d’hébergement de 15 600 athlètes en 2024, la mise en œuvre des travaux en cette fin d’année 2019 démontre la volonté des parties prenantes au projet de respecter un calendrier imposé par l’échéance des Jeux et établi pour concevoir un ensemble urbain et paysager sur 51 hectares.
Le Premier Ministre n’a d’ailleurs pas manqué de souligner cet engagement :
Nous tenons les délais et les budgets que nous nous étions fixés.
Nous n’avons pris aucun retard dans le calendrier initial, avec le lancement des travaux sur le Village Olympique et Paralympique.
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Bien que le nombre d’infrastructures à construire soit relativement peu élevé pour Paris 2024 par rapport à de précédentes Villes Hôtes, il n’en demeure pas moins que le Village des Athlètes constitue un défi logistique hors-normes.
Aussi, jusqu’en 2024, la Société de Livraison des Ouvrages Olympiques (SOLIDEO) veillera à ce que le calendrier soit scrupuleusement respecté, sans dépassement des coûts prévisionnels et avec une harmonie préservée – au moins en surface – entre les acteurs engagés sur le terrain et ce, au-delà des considérations politiques ou des échéances électorales à venir.
Pour le Village des Athlètes, quatre temps seront nécessaires pour successivement percevoir le cœur battant des Jeux, puis pour assister à l’émergence et au développement d’un écoquartier espéré comme exemplaire sur les bords de la Seine.
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Avec le chantier lancé ce matin, une phase de déconstruction et de préparation des terrains débute, un préalable indispensable avant d’envisager les nouvelles constructions. Cette phase s’échelonnera encore tout au long de l’année 2020.
A compter du premier trimestre 2021 et jusqu’en 2023, les travaux de construction et d’aménagement du futur Village Olympique et Paralympique pourront véritablement démarrer, avec en ligne de mire la mise en place des bâtiments structurants – incluant logements et services – ainsi que des espaces publics comprenant les voiries, les aménagements paysagés et la refonte des berges de Seine sur la partie Saint-Ouen, Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis.
En complément de ces travaux, des aménagements spécifiques seront réalisés sous l’impulsion des pouvoirs publics, avec par exemple l’investissement du Conseil Départemental pour la construction d’une passerelle entre Saint-Denis et L’Île-Saint-Denis afin de relier entre eux les différents secteurs du futur Village.
L’enfouissement des lignes à haute tension et la création d’un mur antibruit le long de l’autoroute A86 bordant le site sont également des actions qui devront être menées en parallèle de l’édification propre du Village.
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Par la suite, les athlètes engagés dans les compétitions olympiques et paralympiques prendront possession des lieux à l’été 2024, avec d’abord la présence des Olympiens durant la période des Jeux (26 juillet au 11 août), puis la venue des Paralympiens (28 août au 08 septembre).
Les sportifs profiteront dès lors d’un cadre de vie adapté et pensé pour eux et, pour partie, par eux-mêmes, la Commission des Athlètes de Paris 2024 ayant la volonté d’associer la grande famille des sportifs pour mesurer au mieux les besoins de ces derniers.
Mais si l’échéance des Jeux de 2024 représente aujourd’hui l’objectif majeur des travaux désormais actés, il ne faut pas négliger le fait que les athlètes laisseront la place à de nouveaux habitants dans les mois et années suivants la tenue des épreuves.
De fait, à compter de la fin des festivités paralympiques, les acteurs de Paris 2024 devront assurer une reconversion des logements et des différents espaces mobilisés dans le cadre des Jeux. Des travaux dits de réversibilité seront alors menés en 2025.
L’ambition affichée dès la phase de candidature par les porteurs du projet olympique et paralympique est en effet de laisser à la Seine-Saint-Denis un écoquartier exemplaire en matière de développement durable et en capacité d’accueillir plusieurs milliers de personnes dans un écrin valorisant la mixité sociale et intergénérationnelle.
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Pour cela, sur la partie aménagée sur L’Île-Saint-Denis, quelques 300 logements familiaux seront hérités des Jeux, dont 30% de logements sociaux. Une résidence étudiante de 126 chambres et un hôtel de 115 chambres prendront aussi place sur les lieux où 14 200 m² de bureaux et services seront par ailleurs implantés, de même que 1 300 m² de commerces de proximité.
La transformation la plus importante concernera toutefois la partie Saint-Ouen / Saint-Denis, avec en particulier la mise à disposition de 1 900 logements familiaux – dont 25 à 40% de logements sociaux – et l’aménagement de 750 logements réservés aux étudiants et aux seniors.
Entre les espaces verts pensés en amont des Jeux, les immeubles résidentiels et les voies dédiées au déplacement doux, un hôtel sera aussi aménagé et toute une activité économique pourra se développer – 117 000 m² de bureaux et services et 2 000 m² de commerces – en parallèle de l’installation de deux groupes scolaires.
A Saint-Ouen, un groupe comprenant une école maternelle et une école élémentaire sera ainsi réalisé, tandis que dans la commune voisine de Saint-Denis, deux écoles similaires seront constituées en plus d’un nouveau gymnase.
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Au printemps dernier, lors de la présentation officielle du Village Olympique et Paralympique, l’architecte de renommée mondiale Dominique Perrault avait résumé en ces termes l’ambition du projet chiffré à 1,2 milliard d’euros :
C’est un lieu de transformation du territoire métropolitain, mais c’est aussi un lieu de redécouverte des paysages et des plaisirs d’être en Île-de-France, d’être au bord de la Seine et de pouvoir offrir, non seulement une transformation à partir d’un héritage, c’est-à-dire la considération de l’histoire mais aussi une dimension sociale de transformation qui va vers une durabilité de nos territoires.