Site initialement prévu pour abriter le Vélodrome du projet olympique et paralympique de Paris 2008, le Fort d’Aubervilliers, situé dans la ville du même nom (Seine-Saint-Denis), va prochainement connaître une profonde métamorphose urbaine.
Cette phase d’aménagement – qui comprend des éléments de réhabilitation et des constructions pérennes nouvelles – doit se faire sur les bases du Contrat d’Intérêt National (CIN) signé en 2017 entre l’État et les Collectivités Territoriales. Pour le Fort d’Aubervilliers, l’enjeu est particulièrement important, puisque plusieurs infrastructures doivent émerger au cours des années à venir.
De fait, pas moins de 1 800 logements sont envisagés dans ce qui constituera à terme un nouveau quartier de la ville, avec par ailleurs un groupe scolaire, une crèche, des résidences d’artistes et pas moins de 10 hectares d’espaces verts, sans négliger également la connexion ultérieure avec la ligne 15-Est du Grand Paris Express.
Outre les équipements publics mentionnés et dont une partie doit être livrée dès l’année 2019, le Fort d’Aubervilliers va aussi bénéficier de l’aménagement d’un centre aquatique de dimension intercommunale.
Cette installation sportive prévue au cœur du futur quartier sera tout à la fois un symbole du renouveau amorcé de ce secteur de la ville, et une garantie d’héritage de l’organisation des Jeux d’été de Paris 2024.
Car même si la ville fut écartée en 2016 au profit de Saint-Denis pour l’implantation du Centre Aquatique Olympique du projet tricolore, la forte mobilisation des élus locaux – notamment de la Maire, Mériem Derkaoui – a sans doute peser dans la balance pour permettre à la ville de se voir doter d’un équipement sportif structurant pour l’ensemble du territoire métropolitain.
A ce titre, et à l’instar du futur centre aquatique du Pont de Bondy, le site d’Aubervilliers est destiné à devenir l’une des bases d’entraînement des nageurs qui s’engageront dans les compétitions olympiques et paralympiques de Paris 2024. A l’issue de l’événement sportif, le site sera mis à la disposition de la population locale et ce, afin de répondre au défi de l’apprentissage et de la pratique de la natation en Seine-Saint-Denis.
Si pour l’heure, les éléments précis du projet ne sont pas encore connus, une échéance-clé a d’ores et déjà été fixée afin que le site soit pleinement opérationnel dans l’optique des Jeux. De fait, le futur équipement devra être aménagé d’ici le début de l’année 2023.
Avant cela, et conformément à la procédure de marché engagée à ce stade, les entreprises qui pourront présenter un projet technique pour l’édification du centre aquatique du Fort d’Aubervilliers seront connues à l’issue d’une réunion du jury qui se tiendra le 23 janvier 2019.
La concrétisation de ce projet marquera en tout cas un cap décisif pour Aubervilliers qui, après l’échec de la candidature de Paris 2008 avait été sélectionnée pour accueillir le Centre Aquatique Olympique du dossier de Paris 2012. La défaite de la capitale française face à Londres (Royaume-Uni) avait néanmoins rebattu les cartes et n’avait donc pas permis d’aboutir à l’aménagement d’une telle installation, en dépit de relances successives du projet.
Au milieu des années 2000, un plan fut par exemple présenté à l’initiative de l’Établissement Public Territorial de Plaine Commune en qualité de maître d’ouvrage.
Le cabinet d’architectes Chaix & Morel avait dès lors soumis la proposition de construire un centre aquatique disposant de cinq bassins, avec dans le détail, un bassin olympique en extérieur et quatre bassins en intérieur, comprenant deux structures d’entraînement, une piscine olympique et une fosse à plongeon.
Un centre de remise en forme, un centre de formation et même un restaurant devaient par ailleurs être aménagés au sein de ce centre aquatique dont le coût avait à l’époque été estimé à 51,3 millions d’euros hors-taxes.
Sans doute plus modeste dans la disposition des équipements internes, le futur site du Fort d’Aubervilliers devrait quant à lui nécessiter un investissement moindre compris dans une fourchette de l’ordre de 20 à 25 millions d’euros.
_________________________